50 ans après leur réintroduction en bord de Loire : une année pour célébrer les castors !

Le saviez-vous ? Au fil des époques, le castor a traversé un périple tumultueux dans notre perception collective, passant de convoité pour ses précieuses ressources à nuisible, source de conflits et de débats.

Cependant, cette histoire mouvementée a connu un tournant décisif en 1909 avec l’interdiction de sa chasse dans certains départements, marquant ainsi le début d’une nouvelle ère pour cette espèce emblématique ainsi sauvée de l’extinction. En 1968, le castor eurasien se voit inscrire au registre des espèces protégées, une victoire pionnière dans la restauration de la biodiversité en Europe. Grâce aux efforts conjoints de visionnaires tels que Jean-Pierre Jollivet et la Société d’Etudes et de Protection de la Nature du Loir-et-Cher, le castor retrouve sa place légitime dans les écosystèmes ligériens en 1974, agissant comme un « ingénieur essentiel des cours d’eau ».

À l’occasion du cinquantième anniversaire de cette réintroduction historique, la SNPN, en collaboration avec le Comité Départemental de la Protection de la Nature et de l’Environnement (CDPNE), ainsi que de nombreux autres partenaires locaux et nationaux dont l’Office français de la biodiversité, lance l’Année du Castor. Cet événement, marqué par un colloque majeur à Blois en décembre 2024, vise à célébrer et à sensibiliser le public à l’importance de la préservation de cet animal emblématique.

Avec pour date de démarrage le dimanche 7 avril, qui correspond à la Journée internationale du castor, l’Année du Castor s’articulera autour d’une série d’animations locales et nationales, offrant une plateforme d’échanges et de partage de connaissances pour tous les publics, des jeunes curieux aux experts en mammalogie. Au-delà de la sensibilisation, l’objectif est de réhabiliter le castor eurasien dans l’imaginaire collectif, lui redonnant la place qui lui revient dans notre écosystème, afin de lui permettre d’exercer ses talents d’ingénieur au bénéfice commun de la biodiversité et des humains.

Dans un monde confronté à des défis environnementaux sans précédent, l’Année du Castor rappelle à tous l’importance cruciale d’établir une cohabitation apaisée entre les êtres humains et la nature.

Activités liées à l’année du Castor

L’enquête Mission Hérisson s’adresse à tous. Elle a pour but d’étudier les évolutions de population du Hérisson d’Europe sur plusieurs années, afin de connaitre l’état de santé de cette espèce sur le territoire français métropolitain (Corse incluse).

Il vous suffit de vous procurer un tunnel à empreintes (ou d’en construire un), de le poser 5 nuits dans votre jardin ou dans la nature et d’identifier les empreintes au petit matin. Vous pouvez reproduire ce protocole autant de fois que voulu en respectant 6 semaines entre chaque session.

Agir est aussi prendre conscience de la situation actuelle de notre biodiversité. C’est pourquoi Franceinfo a recensé les espèces en danger dans toutes les régions françaises, à l’occasion de la COP15 sur la biodiversité qui se tient à Montréal. Oiseaux, végétaux, mammifères…

N’hésitez pas à prendre connaissance des espèces menacées près de chez vous pour connaître les conseils pour agir.

Pensez à planter du lierre dans son jardin ou sur son balcon. Les fleurs, les fruits et le feuillage sont très bénéfiques pour les insectes, oiseaux et mammifères !

Pour en savoir plus, n’hésitez pas à visionner cette vidéo explicative sous forme de petite série de capsules courtes et intéressantes sur la biodiversité :

Laissons « un carré » de jardin à l’état naturel jusqu’à la fin de l’été, sans coupe, ni engrais, ni pesticide. Observons la faune et la flore sauvages qui s’y développent. À travers cette vidéo, vous allez apprendre à préserver un espace de nature nécessitant peu d’entretien afin d’y observer la biodiversité qui s’y développe.

Tout le monde connaît les orchidées exotiques que l’on offre en pot, mais savez-vous que des orchidées sauvages poussent dans nos
pelouses ? Non ? Et pourtant la flore française compte environ 160 espèces d’orchidées locales, certaines très répandues, d’autres au
contraire plus rares et menacées de disparition.

Au printemps, au moment de leur floraison, elles se remarquent généralement par leur couleur, la forme de leur fleur ou leur taille : difficile de les confondre avec d’autres plantes ! Oui, mais encore faut-il qu’elles fleurissent. Car il faut bien le dire, le 1^er prédateur de l’orchidée, c’est l’Homme !

Assèchement des zones humides, disparition des milieux ” ouverts ” (prairies pâturées, landes), fauchage systématique et précoce des bords de routes, raréfaction des insectes pollinisateurs (et, plus encore que d’autres espèces, les orchidées sont, de ce point de vue, particulièrement vulnérables, car elles sont souvent pollinisées par des insectes très spécifiques et peu abondants. Si l’insecte disparaît, l’orchidée ne se reproduit plus, et l’espèce s’éteint), cueillette de fleurs spectaculaires qui faneront tristement dans des vases, prélèvements de plantes dans la nature dans l’espoir de les réimplanter au jardin (l’opération est vouée à l’échec !), sans compter que certaines espèces sont légalement protégées. Et bien sûr le réveil des tondeuses !

Pourquoi ne les voyez-vous jamais dans les pelouses ?

Tout simplement parce qu’à l’heure où les tondeuses sont les plus actives, les orchidées sauvages sont décapitées, nous privant d’un joli spectacle coloré printanier, mais privant surtout notre patrimoine naturel d’une partie de sa biodiversité. La fleur ainsi coupée ne refleurit pas de l’année. Alors si vous voulez avoir la chance de croiser le chemin d’une orchis-bouc, d’une ophrys abeille ou bien encore des orchis mâle et bouffon, voici quelques astuces :

• Dès les mois de février-mars, les orchidées ne sont pas encore fleuries mais on peut déjà distinguer les feuilles épaisses formant une rosette à la base de la future fleur (la rosette, c’est quand les feuilles partent toutes du même endroit, comme pour le pissenlit). Alors avant la première tonte, parcourez votre pelouse à la recherche des rosettes.
• Marquez chaque pied d’un tuteur (un morceau de bois fera l’affaire !) pour les éviter lors des tontes suivantes.
• Espacez le plus possible les tontes, et, au printemps, tondez en position haute.

Bon à savoir

Un gazon entretenu à force d’engrais, de désherbant et d’antimousse devient uniforme et ne permet pas la survie des orchidées. Surtout, ne les arrachez pas pour les planter ailleurs (destructeur et inutile, si les conditions sont favorables elles se dissémineront toutes seules !). Et montrez-les à vos voisins… surtout quand elles seront en fleurs ! Vous pourrez peut-être les convaincre de rejoindre le club des protecteurs d’orchidées sauvages !

Pourquoi les Orchidées sauvages sont fragiles ?

Si les orchidées sont peu fréquentes et vulnérables pour la plupart, c’est parce que leur reproduction nécessite la présence d’un champignon dans le sol. En effet, leurs graines sont si minuscules qu’elles contiennent très peu d’éléments nutritifs capables de nourrir la jeune pousse. Et c’est le champignon qui doit lui fournir ces nutriments pendant ses premières semaines de vie. Par la suite l’orchidée pourra se développer et revenir chaque année en l’absence du champignon. En effet, comme il s’agit d’une plante à bulbe ou à rhizomes, elle reviendra chaque printemps au même emplacement, comme les jonquilles ou le muguet.

Des fleurs pas comme les autres

L’orchidée sauvage use d’atouts incroyables pour attirer les pollinisateurs : son labelle servant de piste d’atterrissage, son parfum éventuel, la présence de nectar et même la ruse, puisque bon nombre d’espèces présentent des fleurs attractives visuellement… sans nectar, et vont jusqu’à imiter les substances
chimiques émises par certaines abeilles femelles pour attirer les mâles ! Partagez avec nous vos observations ! Rappelez-vous, pas de cueillette, rien de mieux que la photographie ou le dessin !